Récit de session Würm du 13/09/2022 - J'irai chasser le grand bison
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AVERTISSEMENT : ces résumés de partie sont basés sur la campagne officielle de Würm "Les Enfants de la Rivière", lire l'intégralité vous expose donc à des spoilers.
Trigger Warning : les coutumes de certains
clans préhistoriques impliquent des aspects choquants pour nos
contemporains, tels que la polygamie, le géronticide ou le cannibalisme.
Ce jeu n'est pas centré sur ces aspects, mais reste destiné à un public averti.
J'irai chasser le grand bison
(récit de session de Würm du 13/09/2022, conté du point de vue de Zortaq)
Après l'inhumation d'Okomë nous nous sommes couvert le visage de cendres, puis avons entamé les trois jours de jeûne afin de nous purifier après avoir chassé l’ours et consommé sa chair avec l’ensemble du clan des Roches Acérées.
Garll, le plus proche des esprits parmi nous, a médité dès le premier soir, tandis que Kodä partait à la cueillette et qu'avec Tara, j'allais rendre hommage aux esprits. J'avais décidé de faire offrande de l'arme que j'avais consacrée à la chasse de l'ours brun, afin de rendre aux esprits la force qu'ils m'avaient prêté lors de cette chasse, tandis que Tara érigerait un nouveau cairn. Cependant, le fait que mon cœur ait manqué de fermeté face à l'ours, ou peut-être l'ombre semblant planer sur Tara, a rendu les esprits sourds à nos prières : nous sommes rentrés au camp quelque peu dépités, laissant derrière nous l'arme abandonné au milieu des pierres refusant obstinément de tenir l'une sur l'autre.
Le lendemain, Hartwë, la voix des ancêtres, nous annonça que le clan des Roches Acérées nous conviait à une chasse au bison afin de sceller l'alliance entre nos deux clans, et que la source de la querelle devienne source de réconciliation. Les préparatifs eurent lieu pendant les trois jours de jeûne.
Faudagg, leur meneur de chasse, se montra affable et nous présenta les autres chasseurs du clan : Ohoun, Néouk et le jeune Edrou. J'étais à la fois étonné et amusé de constater qu'au sein de ce clan aucune femme ne semblait chasser, alors que les Enfants de la Rivière comptaient plusieurs chasseresses talentueuses, Tara n’étant pas la moindre.
Tavarra, et son apprenti N'qénik qui participerait à la chasse, préparèrent des fétiches tandis que je tissai des liens invisibles entre nos armes et les mânes. Kodä quant à lui concoctait de l'huile de lune et quantité de décoctions guérisseuses. Après tout, les bisons étaient des proies dangereuses, mon père l'avait constaté à ses dépends ...
Garll passa le plus clair de son temps à méditer, mettant à profit ce temps pour communier avec les esprits, notamment préoccupé par le trouble qu'il percevait parfois chez Tara. Cette dernière déclara avec fierté que sa valeur en tant que chasseresse saurait une fois de plus triompher de tout mauvais présage.
Le jeûne de la tribu s'achevait, et nous partions en direction des steppes où broutait le troupeau de bison. Faudagg nous parla en route de l'énorme mâle qui menait cette harde, et insista sur l'objectif de cette chasse : nourrir la tribu et non convoiter la prise la plus glorieuse.
Nous avons fait étape lors de la première nuit. L'offre de Garll d'intercéder auprès des mânes afin qu'ils nous accordent une chasse fructueuse, fut reçue avec enthousiasme. Bientôt nous dansions et chantions tous au son du tambour. Pendant un moment il eu l'air pensif, comme l'esprit préoccupé par sa récente rebuffade, ou peut-être par les ombres qui s'étiraient aux pieds de Tara, mais il se laissa entraîner par l'enthousiasme général. Alors qu'un croissant de lune se découvrait de derrière les nuages, il nous annonça que les esprits nous seraient favorables et soutiendraient notre courage.
Moi, Zortaq, je fus touché par ces mots, ayant failli fuir lors de notre précédente chasse. Malgré le fait que Garll était à mes côtés à ce moment, il n'avait jamais raillé ma défaillance, ce dont je lui étais reconnaissant.
Le lendemain, nous contemplions la vaste plaine. Les steppes étaient vastes, ondulant en reliefs subtils, aux antipodes des pentes et arêtes abruptes des montagnes dont l'expédition venait.
Garll entra en transe, à la grande fascination des chasseurs des Roches Acérés. Errant dans le ciel nuageux, il parvint à localiser les bisons, et fut le premier de nous quatre à pouvoir admirer leur colossal meneur, accompagné par six mâles de belle taille, ainsi que nombre de femelles et de petits. Un peu moins d'une trentaine de proies potentielles. Ou de paires de cornes en furie, selon l'angle sous lequel on prenait la chose.
La tactique était simple. Deux groupes. Hartwë, Ohoun, Kodä et Garll joueraient le rôle de rabatteurs, effrayant le troupeau. Faudagg, Néouk, Edrou, Tara et moi attendrions en embuscade le moment propice pour abattre les bisons plus faibles alors qu'ils feraient irruption.
Tapis en haut d'une pente douce, nous regardions le groupe des rabatteurs contourner le troupeau sous le vent, presque invisibles d'où nous étions. Puis exécuter le début du plan. Et l'imprévu survint.
Tandis que les rabatteurs se mettaient à hurler, tambouriner et agiter leurs torches, le troupeau s'agita, menaçant de fuir dans la mauvaise direction.
Kodä réagit en projetant son épieu sur un grand mâle apparemment décidé à s'écarter, risquant d'entraîner le reste du troupeau à sa suite. Son projectile aiguillonna l'animal, qui se tourna vers lui, grattant la terre, l'oeil noir.
Au lieu de se diriger vers nous, l'animal menaçait de charger les rabatteurs ! La sagaie de Tara siffla et blessa le mâle, et avec les autres embusqueurs nous suivîmes son exemple, harcelant l'animal de nos traits. Ignorant ces blessures, le bison chargea Kodä qui ne put qu'esquiver en se jetant de côté, tandis que Garll délaissa son tambour pour bondir sur la bête enragée et y planta si férocement son couteau que l'arme resta plantée jusqu'à la garde alors que lui-même dû lâcher pour ne pas être traîné dans le sillage.
Tandis que je courrais aux côtés des autres embusqueurs, souhaitant venir à l'aide des rabatteurs face à la réaction imprévue du troupeau, une forme floue vola au dessus de nous en vrombissant. Le bâton de lancer de Tara atteignit le mâle furieux en pleine face, l'étourdissant et permettant à Kodä et Garll d'achever cette première proie. Le reste du troupeau acheva de paniquer, et a commencé à nous fuir.
J'ai tenté d'indiquer sans succès aux autres chasseurs une femelle boiteuse au milieu du troupeau, avant que Kodä ne parviennent à la signaler. Garll et moi nous lançons à sa poursuite avec deux chasseurs, tandis que les autres suivent Tara et Kodä, les yeux rivés sur un autre grand mâle que Tara parvient à blesser.
Je me rappelle avoir manqué plusieurs de mes tirs à partir du moment où nous nous sommes mis à courir. Il faut dire que jusqu'ici, la plupart des bêtes que j'avais affrontées se ruaient vers moi, et non l'inverse.
De même, Kodä était excédé par le manque de succès de ses lancers, et a fini par user de sa torche pour maintenir l'attention du mâle blessé rivée sur lui tandis que Tara et les autres chasseurs l'abattaient.
De notre côté, Néouk avait réussi un beau lancer d'épieu (enchanté par mes soins, notez bien ! Loin de moi l'intention de m'attribuer le mérite de ce haut fait, maiiiis ... reprenons), permettant de ralentir la femelle qui tenta de se défendre, jusqu'à ce que Garll l'achève au cri retentissant de "Kani’hounâ !".
Les autres bisons s'éloignant dans une trombe de poussière. L'euphorie générale en constatant l'ampleur du fruit de notre chasse, et l'absence de blessés. L'approbation de Faudagg qui félicite les chasseurs sans en omettre un seul. Nous partageons les prises, décidant de garder un mâle pour les Enfants de la Rivière et de laisser la femelle et l’autre mâle pour le clan des Roches Acérées. Garll consomme néanmoins le foie de la femelle qu’il a abattu, désirant s’accaparer pour un temps sa force intérieure.
Après avoir été rejoints par le reste du clan des Roches Acérées pour le dépeçage des bisons, ceux-ci ont voyagé avec nous jusqu’aux Havres, chez nous. Tandis que nous approchions du camp de notre clan natal, un attroupement se forma. Tout le monde semblait stupéfait de nous voir revenir accompagnés du clan des Roches Acérées au grand complet.
Les premières paroles entre Vors, sage de notre clan, et Hartwë furent des mots d’accueil et de pardon réciproque. L’étonnement initial passé, l’effervescence agita le village, chacun ayant hâte d’entendre tout ce que l’autre clan avait à raconter. Mon cœur se serre un instant en voyant les parents de mes camarades leur parler.
Les erreurs du passé devaient être pardonnées mais non oubliées, comme le fit finement remarquer Kodä, afin qu’elles ne soient pas répétées. La poursuite déterminée d’un objectif ne justifie pas que l’on piétine certaines limites, ajoutai-je, pensant aux errances de mon père Laoki qui avaient fini par lui coûter la vie. Mais peut-être était-ce là la volonté des esprits ? Ses actions auraient pu achever de rompre le lien entre nos clans, et finalement ont contribué à le renforcer.
Vors nous félicite pour la réussite de notre périlleuse aventure, nous nommant même « sages entre les sages » à cette occasion. Je n’allais pas ouvertement remettre en question ce qualificatif, mais il me semble encore en savoir si peu sur le monde … La soirée bien animée m’empêcha de ruminer trop longtemps ces pensées.
Chacun trouva amplement de quoi s’occuper ce soir là : Kodä, profita de son retour pour passer du temps avec sa famille. Il avait tant à leur raconter à propos de notre périple.
Garll s’isola avec Loïmeh, une fille du clan d’Oronak fascinée par le récit de ses exploits de chasse. Ça m’a fait plaisir de voir que son revers avec Kati n’avait pas entamé son enthousiasme à profiter de tous les plaisirs que la vie a à offrir.
Lygrah vint me parler et exprimer son intérêt pour ma personne. Quel revirement depuis notre rencontre quelques jours plus tôt ! J’ai préféré temporiser afin de ne pas prendre de décision irréfléchie. Après tout, nous ne nous connaissons qu’à peine, laissons le temps au temps …
Par la suite, j’eus la surprise d’être questionné par Néouk, non pas à propos de l’épieu enchanté dont je l’avais doté, mais … de Tara ! Visiblement, loin d’avoir heurté la fierté des chasseurs des Roches Acérés, l’assurance de la chasseresse avait fait tourner des têtes.
J’espérais que celle-ci n’aurait pas à déplorer des avances trop appuyées de ces jeunes loups … avant de m’apercevoir un peu plus tard qu’elle n’hésitait pas à railler ses courtisans malhabiles en déclarant avec dédain qu’elle consentirait peut-être à considérer les avances du meilleur chasseur du clan. Visiblement mes inquiétudes étaient sans fondement.
C’est ainsi que l’alliance entre les protégés du géant endormi Oronak et les enfants de l’esprit de la rivière Lakti fut célébrée sous les étoiles.
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