Récit de session Würm du 25/10/2022 - La Nuit est sombre et pleine de terreurs
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AVERTISSEMENT : ces résumés de partie sont basés sur la campagne officielle de Würm "Les Enfants de la Rivière", lire l'intégralité vous expose donc à des spoilers.
Trigger Warning : les coutumes de certains
clans préhistoriques impliquent des aspects choquants pour nos
contemporains, tels que la polygamie, le géronticide ou le cannibalisme.
Ce jeu n'est pas centré sur ces aspects, mais reste destiné à un public averti.
La Nuit est sombre et pleine de terreurs
(récit de session de Würm du 25/10/2022, conté du point de vue de Zortaq)
Avec le recul, vouloir profiter sur le moment de l'avantage octroyé par la brume levée par Garll a été une décision irréfléchie. Pourtant, il nous semblait tenir l'ébauche d'un plan : Garll monterait sur le promontoire surplombant le camp, d'où il pourrait semer la confusion avec sa fronde, étant le seul capable de bénéficier d'une visibilité normale. Et tandis que Kodä et moi allumerions un départ de feu, Tara chercherait un autre angle d'attaque afin d'ajouter encore au chaos de la situation. Nous pensions déjà être en mesure de retourner contre eux la peur qu'avaient inspiré ce clan de tueurs d'hommes-ours. Nous avions tort.
La brume, notre alliée lorsqu'il avait fallu s'infiltrer sans être repérés, s'était retournée contre nous lorsque nous aurions dû être capables de nous coordonner. Mais la brume n'était qu'une entrave secondaire à côté de ce à quoi nous avons fait face.
Tandis que nous allumions un départ de feu près d'une tente au sud-est du camp du Hibou Gris, un ours sorti de la forêt. Kanihounâ envoyait-elle un émissaire nous seconder dans la rude bataille qui s'annonçait ?
Malgré notre attitude pleine de révérence, l'ours a démenti cette supposition en se ruant sur Kodä, parvenant à lacérer son bras avant que je ne l'effraie en me mettant à hurler, et en écartant le pan de la tente à côté de laquelle commençait à s'élever les flammes. Les femmes du clan furent réveillée en sursaut par une paire d'ombres trapues hurlantes, de flammes et d'un ours en furie. Le vacarme de leur cri fut suffisant pour éloigner l'ours suffisamment longtemps pour que nous courrions en direction de Tara et de Garll. Nous devions les avertir, la présence de cet ours si près d'un camp devait signifier qu'un chamane ou qu'un esprit nous était opposé.
Nous avons retrouvé Tara tenant contre elle Garll, inconscient, le corps lacéré de coups de griffes et de crocs, semblant sur le point de rejoindre nos ancêtres. Kodä s'empressa d'appliquer baume de guérison et cataplasme, déployant tout son art de guérisseur pour sauver notre chamane à l'agonie. Tara, aussi secouée que nous, nous expliqua de façon confuse que l'horreur squelettique s'était à nouveau animée de façon illusoire ... mais qu'un homotherium, un de ces fauves tachetés aux longs crocs redoutables, l'avait frôlée dans la brume en l'ignorant, puis avait apparemment attaqué Garll par surprise.
Le squelette fantomatique, l'ours, et maintenant le félin. Non content d'être en grand nombre, ce clan était protégé par des pouvoirs qui nous dépassaient, et le seul qui aurait pu les contrer était à l'article de la mort. Nous avons débattu brièvement, je suis parvenu à convaincre Kodä et Tara que tenter de pousser plus loin notre avantage était une folie, et qu'il fallait nous replier pour l'instant et avertir le clan des Arbres Blancs.
Nous avons été accueilli par les sentinelles des Arbres Blancs, effarées par les blessures de Garll et de Kodä. Nous avons confié Garll aux soins de Taarna la sorcière et Corao le chamane, tandis que Kodä réclamait le breuvage de vie qu'il leur avait confié précédemment. Nous avons laissé Garll prendre un repos réparateur tandis que nous faisions le récit des embûches que nous avions rencontrées lorsque nous avions souhaité attaquer ces hostiles faces-plates, afin que tout le clan des Arbres Blancs sache à quel genre de danger ils devaient se préparer. Puis nous nous sommes isolés, ne restant qu'en compagnie de Taarna, Corao et Braunthour le meneur de chasse.
Nous avons révélé que nous avions trouvé les dépouilles d'hommes-ours découpées et exposées de façon étrange, de plus l'hypothèse que ces tueurs ne cherchent qu'à manger suffisamment d'hommes-ours pour passer la Saison du Sommeil nous paraissait improbable.
Fait inquiétant, la manifestation cauchemardesque du squelette semblerait être le fait d'un chamane des rêves, tandis que les créatures nous ayant attaqué seraient dirigées par un chamane bestial. Nous avions donc affaire à au moins deux chamanes ! Et selon Corao, il était peu probable que Nir la renégate fasse partie de ceux-ci, au contraire de Ten'ss aux paroles suaves.
Puis Garll nous rejoignit, encore affaibli, et apporta des éléments nouveaux. Un esprit, peut-être Siounkan lui-même, lui avait inspiré une nouvelle vision dans son sommeil pour répondre à ses questionnements sur la menace représentée par Nir. De nouveau la gigantesque toile d'araignée tendue entre les arbres, de nouveau l'araignée et les orbes luisants. Mais cette fois-ci quatre silhouettes mi-bêtes mi-humaines pénètrent la clairière. Deux hommes en forme araignées, une femme et un homme en forme de hibou. Ceux-ci lèvent leurs bras comme en imploration, et l'araignée leur fait don de sphères de lumière.
Garll se questionne : l'araignée pourrait-elle être le totem d'un chamane ? Corao répond qu'il n'a pas connaissance d'une telle chose, mais qu'elle devrait être possible. Ur-Môrn, l'esprit araignée, est certes un esprit titulaire et non un totem, mais après tout Siounkan et Kanihouna sont des esprits tutélaires, et le hibou et l'ours sont tous deux des totems …
Nir serait-elle représentée par la femme-hibou dans la vision de Garll, malgré le fait qu’il soit improbable qu’elle soit elle-même une chamane ?Le clan du Hibou Gris volerait-il les pouvoirs des hommes-ours et de ses esprits par l'intermédiaire de ce rituel aranéen ? Cette pensée nous semblait si vile que nous bouillonnions de rage envers ces … suceurs de sang, ces meurtriers, ces parasites !
Tandis que nous étions occupés à interpréter son rêve, Garll s'isola et accomplit un sombre cérémonial pour qu'une maladie se répande dans ce clan aux néfastes desseins. Il était bien conscient qu'un chamane bestial avait spécifiquement envoyé un fauve le traquer, et songea qu'il était temps que ces hommes-longs éprouvent la vengeance d'un chamane.
Une sentinelle agitée se manifesta quelques heures plus tard, alors qu'il faisait toujours nuit : des ombres rôdaient aux alentours ! Nous sommions Kodä et Garll, blessés lors de la confrontation précédentes, de rester dans le camp, tandis que Tara et moi suivions la sentinelle des Arbres Blancs.
Je repérai quatre ou cinq ombres. Tara parvint à maîtriser et capturer l’une d’elle, un chasseur du clan du Hibou Gris, mais les autres s’évaporèrent dans la nuit. Alors que nous revenions vers le camp, nous entendîmes Garll crier d’aller aider Kodä, tandis que les sentinelles des Arbres Blancs revenaient en hurlant du côté opposé du camp, visiblement terrifiés.
Avec Tara nous nous sommes élancés pour soutenir Kodä, l’imaginant déjà victime d’une embuscade, isolé par la fuite des sentinelles. Mais il était seul, encore vibrant de colère de ne pas avoir pu venger Garll, alors que ce dernier lui avait conféré l’ardeur guerrière de l’esprit du lion.
Nous avons rejoint Garll aux abords du feu, et Kodä nous a tout raconté. Garll avait observé les environs par les yeux d’un hibou afin de repérer les rôdeurs, mais les avait repéré – sans pouvoir prévenir Tara et moi – du côté opposé au camp. Kodä avait accouru pour aider les sentinelles, mais celles-ci avaient fuit, terrifiés soit par l’intervention du chamane des rêves, soit par la présence bien réelle de bêtes sauvages aux yeux luisants accompagnant deux chasseurs et un chamane. Le chamane bestial avait désormais un visage. Celui-ci émis un ultimatum : le clan des Arbres Blancs devait abandonner la lisière avant le soir prochain, sans quoi la guerre serait déclarée. Il ajouta que Garll n’aurait dès lors plus à craindre le prédateur qui l’avait pisté. Kodä n’avait pas beaucoup plus de détails à nous raconter, visiblement le chamane avait dédaigneusement laissé entendre que les enjeux dépassaient notre entendement, et que le clan des Arbres Blancs n’avait pas été choisi par hasard.
Ces révélations causèrent diverses réactions parmi les Arbres Blancs : résignation, colère, épuisement … ainsi qu’un certain soulagement. Cependant nous savions que nous n’en avions pas fini avec ces oppresseurs et Nir la traîtresse. La menace qu’ils représentaient pour les hommes-ours et peut-être même pour les esprits ne pouvait être ignorée. Cependant, il fallait pour l’instant fuir ces terres. Et décider que faire de l’homme-long prisonnier, incapable de comprendre notre langue. Puisse les esprits guider nos choix dans ces ténèbres où une volonté néfaste tisse furtivement sa funeste toile.
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