Récit de session Würm du 28/06/2022 - Renouer avec le clan d’Oronak
Retourner au sommaire des résumés de partie
AVERTISSEMENT : ces résumés de partie sont basés sur la campagne officielle de Würm "Les Enfants de la Rivière", lire l'intégralité vous expose donc à des spoilers.
Trigger Warning : les coutumes de certains
clans préhistoriques impliquent des aspects choquants pour nos
contemporains, tels que la polygamie, le géronticide ou le cannibalisme.
Ce jeu n'est pas centré sur ces aspects, mais reste destiné à un public averti.
Renouer avec le clan d’Oronak
(récit
de session de Würm du 28/06/2022, conté du point de vue de Zortaq)
Koda, Tara et moi avons retrouvé Garll lors du conseil du clan. L'assemblée était en ébullition. Quelle était l'origine de ce lion gris fantomatique ? Et quelle était celle du pendentif ? Le sage Vors nous a éclairé sur ce dernier point : il s'agissait d'un fétiche. Or, si les Enfants de la Rivière ne possédait pas le savoir nécessaire pour façonner un tel artefact, le clan d’Oronak avait une tradition de féticheur bien ancrée.
Le clan d’Oronak, nommé d'après leur esprit tutélaire, Oronak le géant endormi. Nous autres, jeunes adultes, avions un vague souvenir d'être allés visiter ce clan situé dans une région rocailleuse et accidentée lorsque nous étions enfants. D'ailleurs nous le nommions aussi clan des Roches Acérées. Mais en y réfléchissant, nous n'avions pas eu d'autres occasions de rencontrer des membres de ce clan, pas même Koda dont la mère, Anta, y était née.
Vors nous apporta une fois de plus ses lumières sur ce point : le clan des Enfants de la Rivière et celui d'Oronak avait connu une querelle tragique qui les avait éloigné il y avait de nombreux cycles.
Le meneur de chasse des Enfants de la Rivière de cette époque était Kumpaq, un homme-ours puissamment bâti, grand chasseur mais dont les accès de colère étaient redoutées. Sa fille, Kati, fut mariée à un homme du clan des Roches Acérées, Dour, lui-même fils du chamane de son clan. Ce chamane se nommait Feydalaï, et ruminait déjà des griefs envers notre clan.
À l'issue d'une chasse au bison, Dour fut tué, et les accusations réciproques furent échangées. Selon Feydalaï, Kumpaq était responsable de la mort de son fils, et il insinua qu'il l'aurait même orchestrée. Kumpaq répondit que Dour s'était déshonoré en tant que chasseur, et que sa lâcheté avait causée sa propre mort. Depuis, bien que les acteurs de cette querelle soient morts, nos clans avaient interrompu tout échange. Du moins c'était ce que l'on pensait, avant de trouver ce fétiche sur le corps de mon père Laoki.
Feydalaï. Même si le nom m'était inconnu, il ne pouvait que m'évoquer le surnom de Tara, dite "Feyda" ou "la panthère". Des souvenirs resurgirent. Notre périple d'enfance avec Manok. L'attaque de la panthère. La nuit passée à veiller sur la grand-mère de Tara, fiévreuse. Les préparatifs rituels le matin venu pour affronter la panthère, accompagnés de brèves explications de Manok. La panthère aurait été possédée par un chamane mort entretenant une rancune à son égard. Un chamane lié à une panthère, que nous avions vaincue, en partie en faisant appel à Sylax, l’esprit redouté du lion gris. Puis des années plus tard un lion gris spectral avait tué mon père.
Je demandais à Vors si Feydalaï aurait eu par le passé une raison d’en vouloir à Manok. C'était le cas. Feydalaï aurait souhaité que Manok consente à devenir sa femme et s'installe au sein du clan de la tribu des Roches Acérées. Manok, venant de la tribu des Arbres Blancs, aurait préféré prendre époux au sein des Enfants de la Rivière afin de rester proche de sa forêt natale, de ses racines. D'où la rancoeur que vouait le chamane éconduit à notre clan. Rancune qui visiblement perdurait après sa mort.
Après de longues discussions, arguments et contre-arguments, Garll, Tara, Koda et moi convînmes de partir à la rencontre du clan d'Oronak en suivant l'itinéraire conseillé par Anta, à la recherche de réponses. Mais d'abord, les funérailles de mon père devaient avoir lieu.
La cérémonie nous rappela celle des funérailles de Manok, celle qui marqua notre passage à l'âge adulte. Les enfants, emmenés à l'écart du Havre par Mu-Boas avant la tombée de la nuit. Des chants funèbres, lancinants. Le corps rituellement découpé et partagé. Les bruissements du brasier. L'esprit du mort présent, faisant corps avec son clan qui consommait ce qui avait été sa chair. Des étincelles brasillant dans l'air nocturne.
Le lendemain, après avoir préparé des présents pour prouver notre bonne volonté lors de notre arrivée, nous nous mîmes en route. Un sujet de dissension subsistait : qui devait transporter le fétiche ? Koda supposait que, partageant le sang du clan des Roches Acérées, l'objet était moins susceptible de lui nuire. J'argumentais que mes connaissances en enchantements me rendait plus apte à contrer une éventuelle malédiction. Malgré ce qui était arrivé à mon père. Tara restait silencieuse à ce sujet, n'ayant aucune envie de s'approprier le pendentif en dents de lion.
Garll, agacé par nos hésitations nous força à trancher en faisant mine de mettre le collier autour de son cou. Koda le lui confisqua et décida avec l'assentiment général de le transporter dans sa besace.
Dès le premier jour de marche, Tara repéra en arrière un lion gris. Les yeux rougeoyant, l’haleine glaciale. LE lion gris. Celui-ci nous suivi sans toutefois nous attaquer, même de nuit. Puis a disparu à l'approche des terres escarpées du clan d’Oronak.
Je senti l'esprit de mon père me guider alors que nous gravissions un pierrier instable. Comme s'il était déjà passé par ici.
À la fin du second jour, les feux de camp des Roches Acérées étaient en vue. La vie y semblait s'y dérouler paisiblement. Nous fîmes signe à une sentinelle, et Tara s'avança seule afin de déclarer nos intentions. Je ne me rappelle pas qu'elle ait dit quelque chose de particulièrement irrespectueux, mais visiblement la sentinelle était à cran : la simple mention de notre clan l'a presque poussé à nous chasser comme des parias. Nous sommes parvenu à le calmer, et il nous a mené à rencontrer le reste de son clan, rassemblés pour le repas du soir. Un clan visiblement plus jeune que le nôtre. Quelques enfants et hommes adultes, et une vingtaine de femmes. Je crois bien que c'est ce jour-ci que Garll a commencé à envisager des projets matrimoniaux.
Nous avons fait don de nos offrandes au clan d’Oronak : une lance enchantée par les esprits de la chasse afin que leurs expéditions soient fructueuses, et un ensemble de plantes médicinales poussant près de la rivière aux anguilles utiles à leurs guérisseurs pour confectionner leurs décoctions. Hartwë, voix des ancêtres du clan d’Oronak, et Tavarra la féticheuse les ont accepté avec courtoisie. Nous avons mangé dans une atmosphère … tendue. Pas d'hostilité, mais une certaine curiosité réciproque. Ils étaient semble-t-il aussi étonnés que nous d'à quel point nous autres, étrangers ayant quitté les montagnes il y a quelques générations, leur étions similaires. Étrangers et pourtant parents.
Hartwë nous a demandé ce qui nous amenait au sein de son clan, et Koda a montré le fétiche en dents de lion gris. À cette vue, tous nos hôtes nous ont soudain traité de voleurs et de profanateurs, visiblement bouleversés.
Tavarra nous a expliqué que ce fétiche appartenait à Okome, un chamane de leur tribu décédé il y a une lune, et aurait dû rester avec son corps lorsqu'il avait été dévoré par les oiseaux et les bêtes comme le veut l'usage de leur clan. Des funérailles célestes.
Tavarra nous expliqua que Laoki était un ami de leur clan, malgré son appartenance aux Enfants de la Rivière. Il lui avait demandé un fétiche, ce qu'elle avait refusé à cause de l'interdit d'échanges de savoirs entre leurs tribus. Laoki était également un ami d'Okome.
J'ai déclaré que je laverai mon père de ces soupçons de vol, ou s'ils étaient avérés je ferai en sorte de compenser la faute auprès du clan des Roches Acérées. Cela sembla apaiser quelque peu l'agitation autour de nous.
Nous savions donc que le fétiche avait été confectionné, mais des questions restaient en suspend : quel était la fonction du fétiche ? Qui s'en était emparé sur le corps d'Okome ? Que signifiait le comportement du lion gris ? Feydalaï avait-il juré la perte de tous ceux qui fraternisaient entre nos deux clans ?
Toujours plus de questions auxquelles nous devrions répondre. Pour les Enfants de la Rivière. Pour le clan des Roches Acérées. Pour Okome. Et pour mon père Laoki.
Commentaires
Enregistrer un commentaire